HOMELIE DU MERCREDI 17 MAI 2023
Ac 17,15.22 -18,1; Ps 148,1-2,11-12,13.14b; Jn 16,12-15
Paul et son compagnon, après avoir été persécutés dans la première lecture d’hier, dans celle d’aujourd’hui, Paul se trouve seul à Athènes, ville de l’éloquence du savoir et de la beauté architecturale. Mais l’apôtre n’avait pas un cœur fascinant pour la Grèce que pour l’amour du Christ.
Partant d’un autel à un dieu inconnu, il saisit l’occasion d’en parler avec stratégie aux foules, comme il avait pour habitude de le faire à la synagogue. Tous avaient l’air de prendre en plaisir sa pédagogie jusqu’à ce qu’il aborde le sujet de la résurrection. Affaire qui dérange leur conscience religieuse « sur cette affaire nous t’écouterons une prochaine fois ».
En effet, Paul ne leur parlait pas du ressuscité comme une idole et c’est bien là tout le problème. L’apôtre met en lumière une vérité dont l’Eglise a toujours fait son profil. Il présente le Fils de Dieu, comme celui qui est au-dessus de toutes les divinités et par qui tout a été fait.
Comme Paul, nous devons annoncer la parole de Dieu en tenant compte de nos auditeurs : les comprendre dans leurs pratiques, les cheminer avec grande attention jusqu’à la foi. Il n’est pas rare aujourd’hui que des hommes et des femmes s’interrogent sur l’existence de Dieu : Si Dieu existe pourquoi le mal ? Qui est la Vierge Marie ?
La liturgie du vendredi saint le rappelle clairement quand, invitant à prier pour ceux qui ne croient pas, elle nous fait dire : « Dieu éternel et tout-puissant, toi qui as créé les hommes pour qu'ils te cherchent de tous leurs cœurs et que leurs cœurs s'apaisent en te trouvant ». De prime abord, il y a un cheminement, que l'homme peut parcourir s'il le veut ; ce cheminement part de la capacité de la raison à s'élever au-dessus de ce qui est contingent pour s'élancer vers l'infini.
Cette démarche qui passe de la raison à la foi, n’est pas une entreprise aisée. Et cela ne saurait être possible sans le secours divin. L’Evangile de ce jour l’atteste. En effet, les disciples éprouvent des difficultés à assimiler les enseignements de Jésus : « J’ai encore beaucoup de choses à vous dire, mais pour l’instant vous ne pouvez pas les porter. » Il leur faut bien inclure le donné invisible, surnaturel qu’offre la connaissance spirituelle à leur intelligence d’Homme.
Cependant, il parait évident que la Révélation nous introduise dans un autre univers, que jamais l’intelligence d’aucune créature, n’aurait pu ni découvrir, ni même soupçonner de lui-même. C’est l’Esprit Saint, qui fera révéler à la raison ce que cache la grâce présente.
Père ANE Kouao Tanoh Aimé,
Vicaire à la paroisse Saint Jean-Baptiste d'Adjouffou.