HOMELIE JEUDI DE LA 7ème SEMAINE DU TEMPS PASCAL ANNEE A
Ac 22, 30 ; 23,6-11 ; Ps 15 ; Jn 17,20-26
Le refus de la différence et de l’inconnu est généralement la cause des conflits et des divisions qui naissent au sein de nos sociétés. C’est pourquoi la dernière grande prière de Jésus avant sa mort a été consacrée à cette question de l’unité, l’unité de ses disciples parce qu’il savait non seulement que son enseignement et ses disciples seraient combattus et rejetés à cause de leur différence mais également il savait que ce même refus de la différence, cette même peur de l’inconnu jouerait à l’intérieur même du groupe des disciples.
Et l’histoire a confirmé les craintes du Christ. Elle lui a donné raison sur toute la ligne. Rappelons-nous la réunion de Jérusalem qui avait pour but de régler le premier conflit important de ce type qui a surgi dans l’Eglise d’Antioche où les convertis d’origine juive, voulaient absolument judaïser les autres avant de les accepter comme frères : refus de la différence, peur de l’inconnu.
Et encore ce matin dans la première lecture, Paul est arrêté à Jérusalem et passe en jugement à cause de son espérance, la résurrection de morts : refus de la différence, peur de l’inconnu.
L’unité pour laquelle Jésus prie en ce jour ne veut pas nécessairement dire uniformité, encore moins uniformisation. L’unité dont parle Jésus n’est pas dans l’extérieur, dans l’apparence, elle est dans le cœur. Elle est le résultat de cette force intérieure qui nous fait aimer l’autre alors même qu’il pense différemment de nous, alors même qu’il vit différemment de nous.
L’unité dont parle Jésus est le fruit de l’Amour et la perfection de cette unité est l’Amour. Seul l’amour pour le prochain peut nous amener à l’accepter dans sa différence.
Jésus apprend nous à aimer.
Abbé Ange Désiré KOUAME,
Vicaire à la paroisse NDR de Maféré.