HOMELIE DU JEUDI 18 MAI 2023 (ASCENSION DU SEIGNEUR)
Ac 1,1-11 ; Ps 46 (47) ; Ep 1,17-23 ; Mt 28,16-20
Frères et sœurs, aujourd’hui Jésus entre pleinement au ciel, dans son corps et son âme Il siègera désormais à la droite de Dieu le père tout Puissance.
La première lecture, tirée du livre des actes des apôtres nous parle de l’Acensions du Seigneur. Il était avec nous dans ce monde, il part maintenant au ciel vers le Père mais il ne nous laissera pas seuls. L’Esprit Saint qu’il enverra procède du Père et de Lui. Plus question de sa nature, il est pleinement Homme et pleinement Dieu, c’est ce qu’affirme le symbole de Nicée-Constantinople en ces termes : « Je crois en un seul Seigneur, Jésus-Christ, le Fils unique de Dieu, né du Père avant tout les siècles : il est Dieu né de Dieu, Lumière né de la Lumière, vrai Dieu né du vrai Dieu…Par l’Esprit Saint il a pris chair de la Vierge Marie et s’est fait homme » Il est temps pour le Fils de retourner vers son Père, commence dès cet instant pour les apôtres et pour tous les disciples un temps d’absence physique de Jésus. Nous ne le verrons plus sur terre, si ce n’est pas l’Eucharistie qu’il nous a laissé en mémorial, mais plus tard lorsque nous le verrons nous seront près du Père nous le ferons face à face dans sa gloire.
Pour l’instant les apôtres sont dans un état de tristesse, à l’exemple d’un enfant dont le père partant pour un long voyage le laisse avec les gens de sa maison. L’enfant sera alors dans la tristesse parce ce qu’il ne verra pas son père pour un moment mais lorsqu’il reviendra, le père le prendra avec lui et la joie des retrouvailles sera plus grande. Mais encore, si ce n’eût été par l’intervention des Anges, peut-être ne seraient-ils pas rassurés de son retour ? Cependant même si tout de même ils restaient sur cette note triste de l’Ascension jusqu’à la réalisation de la promesse du Paraclet, il n’en demeure pas moins que l’Ascension reste un signe visible de la glorification du Christ et un aperçu de la légitimité de ses propos. Souvenons-nous, Jn 14, 11 (« croyez du moins à cause des œuvres ») ; c’est qu’en effet, il s’agit d’une autre preuve que le Christ a été envoyé par le Père et a été glorifié par Lui.
Par ailleurs, cette manière dont le Christ a été glorifié est un enseignement pour nous. Bien avant son Ascension, dans sa prière dite sacerdotale, Jésus demande la glorification à son Père « Moi je t’ai glorifié sur terre en accomplissant l’œuvre que tu m’avais donnée à faire. Et maintenant, glorifie-moi auprès de toi, Père de la gloire que j’avais auprès de toi avant que le monde existe. J’ai manifesté ton nom aux Hommes que tu as pris dans le monde pour me les données. Ils étaient à toi, tu me les as donnés et ils ont gardé ta parole » (Jn17, 4-6). Il s’agit d’une glorification réciproque, le Fils avait glorifié le père durant son séjour terrestre, il demande à présent, après avoir achevé sa mission, au Père de le glorifier dans l’événement de son Ascension mais plus encore quand il siégera à sa droite. Frères et sœurs, en quoi trouvons-nous la gloire ? Dans La mode ? Les plaisirs ? Le matériel ?
Toutes ces choses ne sont que vanité, car passagères elles ne peuvent apporter la vraie consolation que cherche l’Homme. « Vanitas vanitatum, omnia vanitas » « Vanité des vanités, tout est vanité (Ec1, 2). Notre priorité d’enfant de Dieu, c’est glorifier Dieu à travers notre témoignage de vie. Et c’est cela qui doit être notre seule gloire, c’est là qu’est notre gloire, tout autre n’est orgueil, égoïsme prétention et méchanceté, en un mot, vaine gloire.
En effet, les disciples dans la première lecture, les yeux tournés vers le ciel, sont dans l’admiration de ce qui se produit sous les yeux c'est-à-dire la montée de leur Seigneur. Cette réalité dépasse leur entendement, ils ne peuvent que contempler cette merveille de Dieu, qui leur fait la grâce d’être témoins. Il s’agit de la contemplation du fils de la Vierge Marie dans toutes ses dimensions : corps et esprit. Pourtant, il faut bien qu’ils descendent leur esprit encore suspendu vers les réalités célestes, pour entamer la mission laissée par le Seigneur dans la page de l’évangile : « Allez de toutes les nations, faites des disciples, baptisez les au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit, apprenez-leur à observer tout ce que je vous ai commandé. » (Mt 28,19).
L’Ascension est donc pour ainsi dire un mystère, le mystère de la glorification du Fils par le Père dans l’Esprit Saint. La deuxième lecture, nous dit que Christ est assis à la droite de Dieu le Père. Tout lui est maintenant soumis ; soumis sur terre au ciel et aux enfers. C’est en cela que le psaume responsorial manifeste sa grandeur « Dieu s’élève parmi les ovations, le Seigneur, aux éclats du cor. Sonnez pour notre Dieu sonnez, sonnez pour notre roi sonnez ».
Frères et sœurs, rendons grâce au Seigneur pour son ascension avec un cœur rempli de joie. Observons-le qui va vers le Père, détaché de la terre, montrant que pour parvenir au salut il faille laisser l’homme ancien, l’homme de ce monde. Qu’il vienne au secours de notre faiblesse et nous accorde la victoire sur les embûches présentes dans nos vies. Lui qui nous assuré d’être exaucé par lui, car assis à la droite du Père et régnant avec lui dans l’unité du Saint Esprit, pour les siècles des siècles. Amen
Père ANE Kouao Tanoh Aimé,
Vicaire à la paroisse Saint Jean-Baptiste d'Adjouffou.