7è Semaine du Temps Ordinaire — Année A (Impaire)

 

         F/S en Christ et en humanité, « à vous, la grâce et la paix, de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus Christ. Je ne cesse de rendre grâce à Dieu à votre sujet, pour la grâce qu’il vous a donnée dans le Christ Jésus ». (1 Co 1, 3-4) Rendons grâce à Dieu pour ce jour nouveau qu’Il nous donne à vivre et confions-le Lui afin que tout aille pour le mieux.

          A la création, lorsque Dieu créa tout l’univers, Il l’a fait avec sagesse et Il a mis sa sagesse en l’Homme afin que celui-ci – créé à son image et à sa ressemblance – soit le maitre de l’univers. (Cf. Gn 1, 26) En Genèse 2, 7, « le Seigneur Dieu modela l’homme avec la poussière tirée du sol ; il insuffla dans ses narines le souffle de vie, et l’homme devint un être vivant. » C’est ainsi que l’Homme reçoit la sagesse. Ce souffle de vie, c’est la sagesse. Ce que les animaux n’ont pas alors qu’ils ont eu eux aussi la vie. Du moins en nous en tenant aux Ecritures.

          C’est pourquoi Ben Sira le Sage, dans le passage proposé en ce jour, affirme que « Toute sagesse vient du Seigneur, et demeure auprès de lui pour toujours… C’est le Seigneur, lui qui a créé la sagesse ; il l’a vue et mesurée, il l’a répandue sur toutes ses œuvres, parmi tous les vivants, dans la diversité de ses dons, et ceux qui aiment Dieu en ont été comblés. » (Si 1,1.10) On ne peut donc pas recevoir un don gratuit de quelqu’un et ne pas lui être reconnaissant. C’est de l’ingratitude. Pour ne pas l’être, il faut s’attacher au Seigneur pour bonifier la sagesse en nous. Autrement, c’est le contraire qui se produit.

          Les puissants de ce monde ont-ils encore la sagesse reçue de Dieu ? Sinon, comment comprendre ces guerres inutiles qu’ont inflige aux pauvres et aux plus petits pour s’emparer de leurs diverses richesses ? Pour coller à l’actualité, le Pape François au cours de sa visite en RDC, dans ce mois de Février 2023, s’est insurgé contre ces prédateurs qui endeuillent la République Démocratique du Congo à cause de ses immenses richesses : « Ce pays et ce continent méritent d’être respectés et écoutés, ils méritent espace et attention : Retirez vos mains de la République démocratique du Congo, retirez vos mains de l’Afrique ! Cessez d’étouffer l’Afrique : elle n’est pas une mine à exploiter ni une terre à dévaliser. Que l’Afrique soit protagoniste de son destin ! ». Le Pape a aussi exigé ceci aux autorités, aux diplomates et aux représentants de la société civile congolaise : « Que le monde se souvienne des désastres commis au cours des siècles au détriment des populations locales et qu’il n’oublie pas ce pays ni ce continent. Que l’Afrique, sourire et espérance du monde, compte davantage : qu’on en parle davantage, qu’elle ait plus de poids et de représentation parmi les nations !».

          F/S en Christ et en humanité, restons dans l’espérance car le Seigneur est roi, il s’est vêtu de magnificence, le Seigneur a revêtu sa force. Il est le roi de la terre. Ses volontés sont vraiment immuables, la sainteté emplit sa maison. C’est pour nous un devoir de croire en lui et de lui adresser nos prières.

          L’évangile de ce jour nous invite à la foi et à la prière dans le miracle réalisé par le Maître et que ses disciples n’ont pu réaliser. Selon le Catéchisme de l'Eglise Catholique, la foi est la vertu théologale, grâce divine, infusé par Dieu dans l'âme, par laquelle on croit en Dieu et à tout ce qu'il a dit et révélé, et que l'Eglise propose de croire, parce que Dieu est la vérité (dépôt de la foi). La foi est un don de Dieu. Elle appelle la « confiance », fides. Les baptisés que nous sommes, devons avoir confiance en Dieu et lui rester fidèles. Voici un paradoxe qui interpelle. Bien qu’on ne connaisse pas le pilote, on prend l’avion avec l’assurance d’arriver à destination et pourtant on refuse de faire confiance à Dieu qui nous a donné le souffle de vie et qui veut le bonheur pour ses enfants. Et comme la foi va toujours avec la prière, comprenons la prière comme un dialogue avec Dieu. Elle est l’élan du cœur de l’homme vers son créateur pour répondre à l’appel de Dieu dans un échange d’amour.

          Jésus le rappelle aux spectateurs et au père de l’enfants : « Génération incroyante, combien de temps resterai-je auprès de vous ? Combien de temps devrai-je vous supporter ? ». Jésus interpelle le père : « Pourquoi dire : “Si tu peux” ? Tout est possible pour celui qui croit. » Aussitôt le père de l’enfant s’écria : « Je crois ! Viens au secours de mon manque de foi ! ». Et lorsque ses disciples l’interrogent : « Pourquoi est-ce que nous, nous n’avons pas réussi à l’expulser ? » Jésus leur répond : « Cette espèce-là, rien ne peut la faire sortir, sauf la prière. »

          C’est par la prière que notre foi est nourrie et que nous atteignons le cœur de Dieu pour réaliser sa mission de sauver les hommes. Que Dieu fortifie sans cesse notre foi. Amen.

Père François D'Assise NIAKOURI,
Recteur du Petit Séminaire Alberto Fontana d'Aboisso et
Chef d'Etablissement du Cours Secondaire Catholique d'Aboisso